L’éducation positive : phénomène de mode ou nouveau mode d’éducation résultant de la prise de conscience des dangers des violences éducatives ordinaires ?
Faisons un tour d’horizon complet sur ce mode d’éducation qui divise les foules. Pour la rédaction de cet article, je me suis notamment inspirée du livre Pour une enfance heureuse, de Catherine Gueguen.
Attention : article fleuve ! Ceci est un guide complet créé pour répondre à toutes vos questions sur l’éducation positive.
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Qu’est-ce que l'éducation positive ?
Rapide définition
Voilà la meilleure définition que j’ai trouvée concernant ce qui est pour moi, l’essence de l’éducation positive, un vrai état d’esprit :
« L’affection est bien sûr indispensable pour l’enfant mais elle est insuffisante. Il a besoin impérativement pour se construire harmonieusement, d’avoir autour de lui des adultes qui lui montrent le chemin, l’encouragent, lui donnent confiance en lui et qui sont capables de présence empathique, chaleureuse et cohérente reflétée non seulement par les mots mais aussi par l’attitude, les gestes, le regard, le ton de la voix. L’adulte est alors un guide, un modèle pour l’enfant. Il sait dire non, donner un cadre mais le fait avec calme, douceur et affection. », extrait du livre Pour une enfance heureuse, de Catherine Gueguen.
L’éducation positive, offre donc une éducation affective, une reconnaissance des besoins de l’enfant, mais aussi un cadre ferme, une autonomisation et une éducation bienveillante et respectueuse.
Les violences éducatives ordinaires (VEO)
Fessées, humiliations physiques ou verbales, dénigrement, rapports de force, chantage… l’éducation positive a pour mission de nous éloigner des violences éducatives ordinaires (VEO).
Pourquoi ordinaires ?
Parce qu’elles sont banalisées et nous paraissent même « normales ». Mais nous pouvons agir autrement et transmettre d’autres messages à nos enfants !
« Quand l’enfant grandit entouré de tendresse, de sécurité affective, il développe non seulement une intelligence émotionnelle et sociale, mais cela lui évite aussi des perturbations physiologiques cérébrales et même structurelles qui, lorsqu’elles se sont installées, sont souvent à la base de difficultés affectives et comportementales durant l’enfance, l’adolescence et à l’âge adulte » extrait du livre Pour une enfance heureuse, de Catherine Gueguen.
Principes de l’éducation positive
L’environnement, un bain affectif et social empathique
Grâce aux neurosciences, nous en savons de plus en plus sur le développement du cerveau et de la psychologie de l’enfant.
Nous savons à présent que l’environnement modifie le fonctionnement de notre cerveau et notamment de son Cortex PréFrontal (COF), partie du cerveau qui régule la vie affective et émotionnelle.
Une attitude empathique (se mettre à la place de l’enfant, reconnaître ses émotions), soutenante et bienveillante des adultes au contact de l’enfant favorise donc le développe de son COF. L’enfant apprend donc à gérer ses émotions et à avoir une vie intérieure équilibrée et saine.
Ce savoir apporté par les neurosciences est un vrai cadeau pour accompagner au quotidien nos enfants. Mais il peut également être un vrai cadeau empoisonné si nous nous laissons emporté par les dérives de l’éducation en conscience, lisez bien cet article jusqu’au bout…
Article complémentaire :
Parentalité positive : top 10 des blogs à suivre absolument
Les besoins de l’enfant
Derrière une attitude perçue ou vécue comme négative, ce que nous pouvions appeler autrefois un caprice, se cache toujours un besoin non satisfait : besoin de calme, de réassurance, de ponctualité, de contrôle, de sommeil, d’aventure, d’apprentissage, etc.
Si tous les émotions sont acceptables, tous les comportements ne le sont pas !
À nous de trouver les besoins cachés ou de fournir à notre enfant le cadre ainsi que les outils nécessaires pour qu’il les exprime sans détournement. À nous d’être empathiques, à l’écoute de notre enfant et de lui apprendre à mettre des mots sur ce qu’il ressent.
La relation aux parents, l’ambiance familiale
L’ambiance dans laquelle vit l’enfant, l’attitude de son entourage seront déterminantes pour sa vie future.
Voici pourquoi nous pouvons constater l’émergence des coach parentaux dont les missions sont d’aider les parents à apaiser les relations, poser un cadre, parler le même langage de l’amour, etc.
Sans pour autant être « la fête à la maison » tous les jours, les efforts des adultes pour aider l’enfant à grandir harmonieusement sont des bases essentielles à l’existence humaine.
Les premières années sont décisives (de la naissance à l’âge de 6-7 ans) mais pas de panique ! Le cerveau est incroyablement malléable et rien n’est jamais perdu.
Le plus important, selon moi, est l’intention de faire de son mieux. Il n’y a pas de parent parfait, ni d’enfant parfait, alors stop à la course à la parentalité parfaite !
Je vous en parle plus bas dans la suite de mon article…
La rencontre humaine (empathie cognitive, affective et auto-empathie)
Nous sommes faits pour la rencontre humaine, chacune d’elle laisse des traces en nous. Les personnes qui nous entourent et les relations que nous vivons ont donc un impact majeur sur nous.
Les relations harmonieuses nous élèvent, les relations conflictuelles ont des effets délétères sur notre fonctionnement cérébral.
Une des clés de l’éducation positive et bienveillante est donc de favoriser les rencontres positives et les expériences sociales gratifiantes.
L’imitation
Les neurones miroirs, situés à de multiples endroits de notre cerveau, jouent un rôle dans l’imitation, le déchiffrage des intentions et des émotions d’autrui.
Ces neurones nous préparent à imiter l’autre et s’activent comme si nous avions nous-mêmes le comportement de l’autre.
Autrement dit, observer un comportement c’est déjà le réaliser dans son esprit.
Il devient donc facile, d’autant plus pour un cerveau d’enfant, d’imaginer les conséquences de la répétition d’un comportement de violence ordinaire (ou non) et, à contrario, de la répétition d’un comportement provenant d’un adulte équilibré, capable de gérer ses émotions, de rester calme, de reconnaître ses erreurs, etc.
“Élever un enfant, c’est se poser cette question : que souhaitons-nous transmettre à nos enfants ? Quand l’enfant est frappé, le geste de frapper est reproduit dans son cerveau, il apprend ce geste. Voulons-nous lui apprendre la violence ? Quand l’enfant est câliné, il apprend la tendresse. Préférons-nous lui transmettre et lui apprendre les gestes d’affection ? Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’affection, la tendresse se transmettent et s’apprennent, comme leur inverse, la violence. L’enfant nous imite, nous lui transmettons en priorité ce que nous faisons et ce que nous sommes.”, extrait du livre Pour une enfance heureuse, de Catherine Gueguen.
Le maternage
Le maternage, ce sont les câlins, la réassurance notamment lorsque l’enfant exprime un besoin ou une peur via ses pleurs, tous les gestes d’amour et d’affection d’un parent envers son enfant.
Le maternage aide le système nerveux parasympathique* à réguler nos émotions relationnelles.
En d’autres termes, il nous apaise et régule nos émotions, il est le garant d’un bon équilibre émotionnel, favorise la faculté de penser et de se concentrer.
Plus fou encore, le maternage dans les premiers jours de vie favorise le développement de notre système neuronal.
En gros, il fait fleurir nos neurones et nos synapses !
« En ralentissant également l’activité de l’amygdale, l’ocytocine diminue les réactions de peur et permet de se sentir en confiance avec autrui. Cette fonction anxiolytique de l’ocytocine explique pourquoi les relations empreintes de tendresse sont corrélées avec la santé physique et le bien-être. […] Ces études animales mettent bien en évidence les actions en cascade de l’ocytocine : elle permet de bien materner les petits, ce maternage retentit ensuite sur eux, ils deviennent sociables, moins stressés et sont plus tard capables, à leur tour, de bien materner leurs petits. » Pour une enfance heureuse, de Catherine GUEGUEN.
* le système nerveux parasympathique ralentit les fonctions de notre organisme.
Transmettre l’envie de vivre
Une vision positive de la vie, des moments de joie, de gratitude, un Mindset ou état d’esprit positif et enthousiaste, voilà les valeurs fortes de l’éducation positive.
Les émotions négatives sont à apprivoiser (et non à éliminer) mais ce qui est également essentiel, c’est de pouvoir transmettre cette envie de vivre, d’expérimenter et de sortir de sa zone de confort à votre enfant.
Cette fierté ressentie après avoir « essayé », après avoir fourni des efforts, y avoir mis du cœur et de la volonté, de la passion même, est primordiale !
Articles :
- Bonheur : 10 clés pour être une famille heureuse et épanouie
- Comment débuter et tenir un journal de gratitude pour enfant – Modèle en
OUTILS :
Education positive, donner des limites
Donner des limites, c’est s’assurer que l’enfant ne peut nuire aux autres ou à lui-même. C’est également lui demander de respecter les règles du savoir-vivre ensemble.
“Élever un enfant c’est avant tout lui transmettre nos propres valeurs. Si la transmission repose principalement sur les limites, en oubliant l’autre côté de la vie qui donne place à la joie de vivre, à la part de créativité, d’inventivité de la nature humaine, on en fera des êtres « limités », tristes, leur curiosité naturelle pour le monde aura été éteinte par les adultes.”, Pour une enfance heureuse (Réponses) » de Catherine GUEGUEN.
Comment dire non à son enfant ?
La notion de danger par exemple, n’existe qu’à partir du moment où l’enfant en a fait l’expérience. La première étape est donc d’expliquer la raison avec des mots adaptés à votre enfant.
Et puis parfois, un NON se suffit à lui-même. Un NON peut être positif : dire non, c’est dire oui au respect de ses propres valeurs, ses besoins et limites.
Entre fermeté et bienveillance, je vous invite à en apprendre d’avantage sur la discipline positive avec l’article Discipline positive : 20 conseils pour l’appliquer au quotidien
Éducation positive, comment punir ?
Éducation positive ne rime pas avec laxisme et, n’en déplaise aux réfractaires de ce mode de vie, « tout n’est pas permis » avec l’éducation bienveillante.
Il s’agit plutôt d’offrir un cadre ferme au sein duquel l’enfant se sent en liberté.
Mais voilà le souci avec la classique punition éducative : punir un enfant provoque chez en lui un sentiment de méfiance et de colère qui le détourne de l’apprentissage qui devrait être fait à savoir ce qu’il peut faire ou non, comment il peut réparer son erreur, l’intégration des règles éthiques, etc.
Utiliser la punition positive, kesako ?
Si toutes les émotions sont acceptables, tous les comportements ne le sont pas ! Il existe de nombreuses solutions alternatives aux punitions classiques, à l’isolement, aux cris comme :
- Communiquer avec l’enfant, comprendre son besoin ;
- Le responsabiliser en lui demandant de réparer son erreur ;
- Utiliser les outils de gestion de conflits (ci-dessous) ;
- Le toucher, le contact physique, les câlins sont des moyens de calmer la tempête émotionnelle afin d’ensuite, pouvoir discuter calmement avec l’enfant et trouver des solutions ensemble ;
- Anticiper les situations, prévenir l’enfant du déroulement des événements à l’avance pour éviter la frustration et le sentiment d’avoir été coupé dans une activité ;
- Faire confiance, donner des choix. Par exemple, exprimez à votre enfant votre confiance en lui et en sa capacité à résoudre un conflit naissant, à trouver un compromis ;
- Donner des outils : livres, outils de gestion de la colère comme météo ou roue des émotions, dessin, etc.
Certaines écoles étrangères ou écoles alternatives utilisent la méditation en lieu et place de la fameuse heure de colle et apparemment, cela fonctionne !
Maria Montessori, fondatrice de la pédagogie qui porte aujourd’hui son nom, a d’ailleurs largement défendu sa conviction selon laquelle ni la récompense ni la punition n’ont leur place au sein d’un système éducatif.
La gestion de conflits
Un conflit peut être géré sans cri et sans douleur grâce à, par exemple, un outil nommé la résolution de conflits.
Le très célèbre livre Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent, de Adele Faber et Elaine Mazlish aborde ce sujet avec bienveillance.
La solution proposée est une résolution de problème en 4 étapes :
- L’écoute active des points de vue de chacun, la prise en compte des sentiments et des besoins ;
- Un brainstorming (avec les personnes concernées par le conflit) pour lister toutes solutions possibles pour résoudre le conflit, même les solutions les plus farfelues. Une petite touche d’humour calme déjà bien les choses ;
- Le tri des propositions pour ne retenir que les solutions les plus efficaces ;
- Enfin, trouver LA solution qui met tout le monde d’accord au maximum et la plus équitable.
Deuxième solution pour gérer un conflit sans peur et sans reproches : la Communication Bienveillante, comme déjà citée plus haut.
Ce mode de communication respectueux, inspiré de la Communication Non Violente ou CNV, utilise également 4 étapes pour parvenir à gérer un conflit.
OUTIL :
Le bonhomme OSBD de la Communication Bienveillante, affiche à télécharger gratuitement
Quels livres sur l’éducation positive ?
J’ai moi-même débuté la pratique de l’éducation positive et respectueuse grâce à des lectures éclairantes, inspirantes et surtout, déculpabilisantes !
Voici une sélection de livres d’éducation positive et en conscience à destination des accompagnants : parents, enseignants, membres de la famille, tuteurs, etc.
Ce que j’ai aimé :
Ce livre d’Isabelle Filiozat, auteure, psychothérapeute, m’a permis de replonger dans ma propre enfance, d’analyser mes réactions, mes propres besoins pour aider au mieux mon enfant.
Un livre qui bouleverse…
Quels outils d’éducation positive ?
Au-delà des livres qui sont une ressource précieuse, il existe de nombreux outils qui peuvent vous aider au quotidien.
Je vous livre ici des outils concrets, certains sont à télécharger gratuitement en un clic sur le blog !
J’ai regroupé ces outils selon les objectifs visés pour l’enfant et la famille :
Développer la confiance en soi de son enfant
Aider son enfant à être lui-même, voilà une mission essentielle confiée aux parents bienveillants et positifs.
À la naissance, chaque enfant a déjà son tempérament propre. Notre mission en tant que parent est d’instaurer un cadre sécurisant dans lequel l’enfant peut être lui-même en sachant qu’il sera accepté tel qu’il est. Pas si évident !
Quelques idées pour nourrir la confiance et l’estime de soi :
- Se lancer des défis positifs, utiliser l’auto challenge ;
- L’aider à en apprendre plus sur lui-même, apprendre à connaître ses forces, ses passions, ses envies et besoins ;
- Cultiver l’amour de l’apprentissage grâce aux passions et centres d’intérêts ;
- Lui faire confiance et lui montrer en lui confiant des missions et des responsabilités ;
- L’aider à trouver et cultiver ses propres forces ;
- Utiliser les formulations positives quand vous parlez de lui ;
- Encourager l’effort plutôt que le résultat ;
- Et bien d’autres…
- Confiance en soi de mon enfant : 35 activités pour la nourrir
- Connaître ses forces et les cultiver : faites le test !
Cultiver le Growth Mindset ou la mentalité de croissance
Le Growth Mindset est une mentalité positive qui permet à l’enfant de grandir en cultivant sa résilience, son amour du challenge et de l’apprentissage.
La résilience est la faculté de mener une vie normale et heureuse malgré des expériences traumatisantes. Cette aptitude à « surmonter » les épreuves a un caractère génétique mais pas seulement, ça se cultive ! Les Finlandais sont le parfait exemple d’une culture de la résilience.
Les facteurs qui influent notre résilience dans l’enfance sont donc l’entourage familial, amical et les contacts avec les adultes autour de nous.
- 5 personnages célèbres qui ont réussi “malgré” leurs échecs
- 8 façons de se servir de ses erreurs pour grandir : exercice du pire scénario, exercice du futur Moi, etc.
Confiance en la vie – vivre l’instant présent
Jusqu’à 5-6 ans, un enfant n’a pas la notion du temps, il vit l’instant présent.
À nous adultes d’essayer de respecter au maximum ce besoin, d’anticiper, de créer des rituels pour l’aider à se repérer dans le temps.
Le risque sinon est de baigner dans un environnement quotidien stressant, pressant et oppressant.
Un super outil à découvrir et à tester est le Miracle Morning pour enfant, activités de développement personnel et de bien-être à réaliser dès le matin et tout au long de sa journée. Le Miracle Morning pour enfants est composé de 6 étapes, les CHARMS :
- Créativité
- Health (santé)
- Affirmations
- Reading = Lecture
- Méditation
- Service.
- Lire l’article Miracle Morning routine d’enfant : les CHARMS
OUTILS :
Gestion des émotions
Être calme et zen, ça s’apprend !
Vous trouverez sur le blog de nombreux articles concernant les méthodes de relaxation pour enfants comme des vidéos relaxantes, la méditation, le yoga pour enfant, la cohérence cardiaque, le coloriage de mandalas, etc.
D’autre part, n’hésitez jamais à aller consulter un professionnel si vous avez besoin d’aide quelque soit la difficulté que vous ou votre enfant rencontrez : psychologue, médecin généraliste, sophrologue, psychomoticien.ne, psychiatre, accompagnateur/trice en EFT, en EMDR, etc.
Articles :
- Bonheur : 10 clés pour être une famille heureuse et épanouie
- Gestion des émotions : 5 outils pour aider nos enfants
- 5 façons simples de cultiver l’intelligence émotionnelle chez son enfant
OUTILS :
L’importance du jeu
Quels sont circuits cérébraux du jeu ?
Lorsque l’enfant est plongé dans un jeu et vit le plaisir qui l’accompagne, son cerveau fabrique un « engrais » appelé Brain neurotrophic factor ou BNF, qui favorise la croissance neuronale et synaptique et la consolidation de certaines voies neuronales.
Le jeu d’un enfant est donc un temps privilégié d’apprentissage et de croissance du cerveau.
Les jeux de contact comme les papouilles ou chahuter sont des anti-anxiogènes naturels. Les jeux en famille sont des moments privilégiés, même s’ils sont de courte durée.
Les jeux de rôle permettent également d’apprivoiser certaines situations.
Le jeu libre permet de développer son imagination, sa créativité, son ingéniosité, sa persévérance et sa confiance.
Enfin, les jeux en plein air sont à favoriser. La nature est un antidépresseur puissant, une source inépuisable de découvertes, de défis et de ressources.
Éducation positive : quels dangers ?
L’abus de Communication non violente est dangereux pour la santé mentale
Etre un parent bienveillant ne consiste pas à être un parent qui utilise la communication bienveillante en toutes circonstances, qui ne crie jamais (est-ce possible ?) ou qui explique toujours absolument tout à son enfant.
C’est en tout cas mon point de vue personnel !
Nous avons tous des journées pourries, des moments de fatigue mentale et physique intense, nous sommes tous régulièrement à cours de patience… Nous sommes humains et nos enfants le comprennent bien.
Le mode de communication appelé bienveillant n’est pas à utiliser en permanence. Au début, utiliser la communication bienveillante paraît souvent non naturel et difficile à mettre en place. Le plus simple reste d’utiliser la méthode des petits pas : un pas après l’autre !
Respecter ses propres limites et ses besoins, en tant qu’adulte accompagnant, reste essentiel.
Prendre sur soi au lieu de prendre soin de soi est souvent contre-productif. Ce qui m’amène au point suivant…
S’oublier en chemin
Prendre soin de soi en tant que parent/accompagnant, accorder une attention particulière à nos propres besoins, voilà la solution pour tenir sur la durée.
Il faut être honnête, la voie de l’éducation consciente et bienveillante n’est pas la plus aisée, même si l’investissement en vaut la peine dans la durée.
Lorsque l’on a été élevé dans un environnement dans lequel régnaient les violences éducatives ordinaires, communiquer de façon bienveillante, trouver et répondre aux besoins de nos enfants, les aider à trouver leurs forces, ça demande parfois beaucoup d’efforts !
Le risque est de s’oublier en chemin…. Dans ce cas, deux pensées sont utiles :
Qu’ai-je envie de transmettre à mon enfant ? Quel modèle je veux être pour lui ?
Personnellement, j’ai envie que mes filles voient que je fais des efforts et que je ne suis pas parfaite, que j’ai des besoins et des envies, des projets et que parfois, ça passe avant tout le reste !
Je suis un être humain avec des failles, je fais des erreurs et je me dis que si un jour elles deviennent mères, je ne veux pas qu’elles s’oublient au passage.
Éducation positive : remettre en question les normes et les injonctions
C’est fatigant de prendre du recul sur tout et de tout remettre en question, oui ! Même si je suis pour, mais….
Être sur tous les fronts : l’alimentation, l’apprentissage, la scolarité, la propreté et l’hygiène, les activités extrascolaires, le bien-être intérieur, les lectures sur le sujet, les sorties… c’est prendre le risque de péter un boulon, parole de maman qui a tenté de tout jongler avec tout ça !
La clé pour moi a été de choisir mes combats et de prioriser.
Lâchez prise sur ce que vous ne pouvez pas contrôler…
Non mais vraiment, je vous assure, un pas après l’autre et un combat à la fois. Nous n’avons pas tous les mêmes valeurs alors, si pour vous faire des goûters maison en famille passe avant méditer tous les jours, faites-le et vous aviserez ensuite.
Surprotéger son enfant
L’éducation positive ne consiste pas à protéger son enfant de tous les dangers, ni à “faire à sa place”, ni l’empêcher de tenter des expériences… au contraire !
L’éducation positive est un mode de vie qui est tourné vers l’autonomisation et la responsabilisation progressive de l’enfant.
Gare donc à ne pas devenir un parent surprotecteur et étouffant, un parent « hélicoptère » comme il se fait appeler.
L’éducation positive ne sert pas non plus à éliminer les émotions négatives, très utiles dans le développement de l’enfant.
Douter en permanence
Là aussi, stop !
Faites de votre mieux et n’oubliez pas que si vous voulez que votre enfant ait confiance en lui, vous devez (ou pouvez plutôt ?) lui montrer ce qu’est une personne qui a confiance en elle-même, qui s’aime, qui se respecte et tout et tout.
Donc à bas le perfectionnisme, de toute façon vous avez fait et ferez encore des erreurs !
La culpabilité
Aïe.
Être un parent conscient signifie faire de son mieux en fonction de l’état de ses connaissances, ses besoins, son organisation quotidienne, ses projets, ses envies, la personnalité de ses enfants, ses valeurs, etc.
Donc peu importe ce que vous avez fait avant, maintenant, vous savez !
Utilisez vos erreurs passées pour avancer sur le chemin de l‘éducation positive et respectueuse.
Et prenez conscience que vous ne révolutionnerez pas votre vie du jour au lendemain donc donnez-vous le temps. Un pas après l’autre…
Vous n’avez pas toujours toutes les ressources en vous, autour de vous ni même l’énergie !
Comme dirait une amie, on ne part pas escalader l’Everest en tongs…
FAQ : Questions fréquentes sur l’éducation positive
Que faire quand mon enfant pleure ou traverse une tempête émotionnelle ?
- Comprendre le cerveau de l’enfant, le développement du comportement moral permet de relativiser et de savoir de quoi est capable votre enfant physiologiquement, selon son âge. Je vous invite donc à lire des ouvrages sur le sujet, références plus haut dans cet article ;
- Rester calme, compréhensif, rassurant. Plus facile à dire qu’à faire, je sais ! Il s’agit là de travailler sur vous-même, votre rapport aux émotions, votre zen attitude. N’oubliez pas : même si certains comportements ne sont pas acceptables, toutes les émotions le sont !
- Consoler, accompagner. Le câlin permet de diminuer le niveau de stress et de libérer des hormones positives ;
- Reconnaître le besoin de votre enfant : besoin d’aide, de soulagement, d’hygiène, d’amour, de reconnaissance, etc. Trouver le besoin désamorce souvent la situation problématique ;
- Offrir la possibilité à votre enfant d’être lui-même grâce à l’écoute, l’attention et l’empathie.
Articles :
- Gestion des émotions : 5 outils pour aider nos enfants
- Lire l’article 18 pistes pour accompagner les colères des enfants avec bienveillance
OUTILS :
Et pour les ados, est-ce que ça marche aussi ?
L’approche bienveillante de l’éducation positive est un investissement sur le long terme. L’utiliser dès l’enfance, c’est créer une relation de confiance avec les adultes qui l’accompagnent qui va perdurer au-delà de cette période.
Les adolescents éduqués dans le respect, la bienveillance, la confiance en eux auront alors d’autant plus de facilité à vivre cette période sereinement bouleversante.
Les adolescents ayant appris l’auto-challenge et ayant cultivé leur Growth Mindset auront alors toutes les cartes en mains pour être épanouis et sereins.
Tout n’est pas tout beau tout rose ! Le déferlement hormonal et émotionnel de cette période reste un élément fondamental et constructeur mais je suis persuadée que vivre ce moment avec les bons outils peut tout changer.
Quelques outils pour débuter ou continuer la parentalité positive avec un ado à la maison :
- L’auto-challenge ;
- Les affirmations positives ;
- Les routines positives et bienveillantes envers soi-même ;
- Les encouragements ;
- Les compromis, la Communication Bienveillante ;
- L’autonomisation et la responsabilisation. Proposez à votre adolescent d’être véritablement acteur de sa vie ;
- Les outils de discipline positive comme le temps d’échange en famille ;
- La coopération.
“Après le succès de « La discipline positive », voilà la méthode pour des ados épanouis, autonomes, responsables, et des parents plus détendus !
Conclusion
L’éducation positive est un véritable mode de vie qui permet d’éveiller les consciences de chacun, une remise en question profonde de nos rapports, de nos modes de fonctionnement et de la façon dont nous vivons le quotidien avec nos enfants.
« La parentalité positive […] Les parents qui agissent ainsi veillent au bien-être de l’enfant, favorisent son autonomie, le guident et le reconnaissent comme un individu à part entière. La parentalité positive n’est pas une parentalité permissive. Elle fixe les limites dont l’enfant a besoin de manière à l’aider à s’épanouir pleinement. La parentalité positive respecte les droits de l’enfant et favorise l’éducation dans un milieu non violent.”, Pour une enfance heureuse, de Catherine Gueguen.
Voilà qui résume parfaitement ce mode de vie !
Avec cet article-guide, j’ai souhaité vous offrir un tour d’horizon le plus complet possible sur ce que l’on appelle l’éducation positive, de la théorie à la pratique.
“Une once de pratique vaut mieux que des tonnes de théorie”, SWAMI SIVANANDA
Au-delà des principes, nous avons de nombreux outils à notre disposition pour accompagner nos enfants chaque jour vers ce chemin positif.
Nous sommes des guides pour eux alors, guidons-les dans le respect, la bienveillance et surtout, l’amour.
J’ai également tenu à vous parler du Growth Mindset, ce concept si essentiel à la croissance harmonieuse de nos enfants.
Et maintenant, c’est votre tour ! Venez me raconter votre histoire, votre expérience avec la parentalité positive, vos galères, vos échecs, vos réussites, joies et fiertés dans les commentaires 🙂
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Bonjour,
merci beaucoup pour tous ces articles et ces outils formidables.
J’ai cependant une petite remarque à faire quand à votre outils mandala: un vrai mandala, pour qu’il joue son rôle, et permette d’entrer en relaxation dynamique doit avoir une périphérie fermée, c’est ce qui permet à notre cerveau reptilien d’être pris en charge et de se sentir en sécurité. Pas de périphérie = pas mandala!!
Article très complet! Ça complète ce que j’ai pu lire sur le sujet, j’aime beaucoup ta manière de voir les choses.
Merci pour tous ces conseils concrets ! Des liens, des références pour grandir zen ça me plait 😉
Avec plaisir Axelle ? Merci pour ce commentaire positif 😉
Anaïs
Très inspirant. Merci pour cette synthèse qui donne envie d’adopter le growthmindset et des pistes pour mieux gérer le quotidien avec ses enfants. À mettre en pratique maintenant 😉
Merci à toi Dimitri 🙂 N’hésite pas à me donner des nouvelles et à me dire ce qui a fonctionné chez toi. Anaïs